Certes il y a déjà quelques tentatives utiles :
- Web ring des RANs : fédère des sites web de réseaux ruraux, quelle que soient leur taille, les technologies employées, ou la forme juridique de l’opérateur.
- Essaimage des opérateurs locaux : Fournisseurs d’Accès à Internet associatifs se reconnaissant dans des valeurs communes : bénévolat, solidarité, fonctionnement démocratique et à but non lucratif ; défense et promotion de la neutralité du Net. [4]
- Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (CHATONS) : « Rassembler des structures souhaitant éviter la collecte et la centralisation des données personnelles au sein de silos numériques du type de ceux des GAFAM. Collectif initié par l’association Framasoft. Acteurs proposant services en ligne libres, éthiques, décentralisés et solidaires permettant aux utilisateurs de trouver rapidement des alternatives aux produits de Google et respectueux de leurs données et de leur vie privée. »
- Logique des VPN (Virtual Private Network. Réseau privé virtuel, une connexion inter-réseau permettant de relier deux réseaux locaux différents par un protocole de tunnel.
- Points d’interconnexion locale (LIX) des nano et pico-réseaux ; à l’image des GIX. Infrastructure physique qui permet aux acteurs interconnectés de s’échanger du trafic Internet local grâce à des accords mutuels dits de « peering » (appairage en fr). Les utilisateurs d’un GIX peuvent améliorer la qualité de leur débit Internet et éviter les coûts supplémentaires importants liés au transport des données. En d’autres termes, un GIX contribue au développement de l’Internet local : les échanges entre les usagers d’un territoire ne passent plus par des infrastructures lointaines (Paris, Londres, même New York), mais restent sur le territoire d’implantation.
Cf Local et Gix, Ixp : Définition et Mise en oeuvre.
Des politiques nationales peu soucieuses des effets négatifs pour le Local.
Au titre de l’égalité républicaine, le numérique relève du caractère « Biens Communs » et devrait s’exprimer à ce titre dans une politique volontariste et courageuse : faciliter la réalisation de nano, pico-réseaux numériques locaux, comme contribution à la maîtrise, à la sécurité de l’internet et affirmation d’indépendance des réseaux et des usages.
En passant peu ou prou sous les fourches caudines des opérateurs dominants [5] , notre pays, via l’ARCEP [6] et les pouvoirs publics, déploie insidieusement une spoliation du Local (connaissance, opportunités d’employabilité). Le Sénat a pourtant rappelé avec force à propos de la Couverture numérique des Territoires : Veiller au respect des engagements pour éviter de nouvelles désillusions [7]. Les habitants ne peuvent rester de simples consommateurs, dépendant pour l’accès au numérique (fixe et téléphonie) du bon vouloir des acteurs installés et des fournisseurs de services. C’est bien ce malaise entre Citoyens et Pouvoirs publics sur le numérique qui conduit l’Arcep, geste paradoxal ou désespéré, à lancer le site J’alerte l’Arcep !
- Quel intérêt de privilégier le seul droit ou la régulation pour rétablir les équilibres, l’équité, dans une société instable, accélérée, toujours en mouvement… le droit comme la régulation courront toujours derrière.
- Seul un maillage dense et maîtrisé par les habitants et usagers du Local pourrait conforter droit, régulation et en nourrir les évolutions.
- Les opérateurs dominants doivent être rappelés à leurs obligations et lourdement sanctionnés s’ils ne les respectent pas. Ils ont choisi librement leur modèle financier, économique et social de rentabilité.
Il est surprenant de voir dans le langage courant, la France « découpée » en zone de couleurs, fracturée sur le numérique… alors que le Politique aurait dû viser un principe simple : la couverture universelle… objectif clair d’égalité républicaine.
Cela aurait donné du sens aux dynamismes de proximité et favorisé le développement de modèles de déploiement qui restituent ou construisent leur création de valeur (financière, sociale et humaine) autour du Local. Pour cela il faut partir du Premier Km et non l’inverse.Les coûts et délais explosant du fait de politiques « faibles », non porteuses de sens, construites sur des similitudes avec les modèles des réseaux de transports et des logiques industrielles par filière… obligent à une remise à plat du modèle.
Chacun (puissance publique, gros opérateurs, opérateurs locaux, citoyens acteurs) doit redéfinir sa relation aux autres, ses perspectives d’actions, son modèle économique, financier, social.
Il peut en découler positivement des postures volontaristes de coopération autour d’obligations mutuelles transparentes et publiques visant d’abord le service aux citoyens.
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